Cabinet de Philippe Morel | Physio Centre-Lac

Épaule gelée : causes, traitement et rééducation complète

Introduction à l’anatomie de l’épaule

L’épaule est une articulation complexe qui permet une très grande liberté de mouvement. Elle est constituée de trois os principaux : la clavicule, l’omoplate (ou scapula) et l’humérus (os du bras). Ensemble, ces structures forment l’articulation gléno-humérale, pivot essentiel dans les gestes du quotidien comme lever le bras, se coiffer ou encore s’habiller.

Cette mobilité remarquable est rendue possible grâce à un système ligamentaire et musculo-tendineux très développé. Les ligaments, et en particulier le ligament, jouent un rôle fondamental dans la stabilité de l’articulation de l’épaule en enveloppant et en maintenant les différentes structures osseuses. Les tendons de la coiffe des rotateurs, le deltoïde, et de nombreux muscles stabilisateurs assurent non seulement le mouvement mais également la stabilité de l’articulation. L’articulation de l’épaule permet ainsi la mobilité de l’ensemble du membre supérieur, y compris la main.

Qu’est-ce que l’épaule gelée (capsulite rétractile) ?

La capsulite rétractile de l’épaule, aussi appelée l’épaule gelée ou frozen shoulder, est un syndrome complexe et une affection inflammatoire caractérisée par une inflammation chronique de la capsule articulaire. Cette membrane souple qui entoure l’articulation subit un phénomène de rétrécissement et de rétraction, entraînant une diminution du volume articulaire, ce qui provoque une rigidité, une douleur et un enraidissement progressif, limitant les amplitudes naturelles de mouvement. Certaines personnes, notamment celles atteintes de diabète ou ayant subi une immobilisation, sont plus à risque de développer cette affection.

Le cours de la capsulite rétractile de l’épaule se fait en plusieurs stades : le stade douloureux, le stade de raideur et le stade de récupération. Au stade douloureux, la douleur est intense et s’accompagne d’une diminution progressive de la mobilité de l’épaule. Le stade de raideur est marqué par un enraidissement important, des restrictions fonctionnelles et une perte de volume articulaire liée à la rétraction de la capsule. Le stade de récupération, parfois appelé phase de refroidissement, correspond à la période où la douleur diminue mais où la raideur persiste, la mobilité revenant lentement. La façon dont le syndrome évolue au cours du temps varie selon chaque personne : l’atteinte peut être unilatérale ou bilatérale, et le degré de récupération diffère d’une personne à l’autre. Il est important de gagner chaque degré de mobilité lors de la récupération, car cela conditionne le pronostic fonctionnel. Des restrictions de la mobilité de l’épaule peuvent persister à la suite de l’affection, et d’autres capsulites ou atteintes secondaires peuvent survenir, notamment en cas de facteurs de risque ou de complications.

Les causes principales de l’épaule gelée

Les origines de l’épaule gelée peuvent être multiples. On distingue les formes idiopathiques (sans cause identifiée) des formes secondaires, associées à d’autres pathologies ou à des événements spécifiques. Il est important de noter que la raison exacte de l’apparition de la capsulite rétractile de l’épaule reste parfois inconnue.

Voici les principaux facteurs de risque :

  • Le diabète, particulièrement de type 1, augmente considérablement le risque.
  • Les troubles hormonaux, comme ceux observés en période de ménopause.
  • L’immobilisation prolongée du bras, souvent après une fracture, une opération ou une entorse.
  • Certaines interventions chirurgicales, notamment au niveau du thorax ou du cou.
  • Les maladies thyroïdiennes ou neurologiques peuvent également jouer un rôle.
  • Un traumatisme, un choc émotionnel ou physique, une intervention chirurgicale ou un accident peuvent aussi être des facteurs déclenchants.

Certaines personnes, comme les personnes diabétiques ou en ménopause, sont plus à risque de développer une capsulite rétractile. Il est également possible que la capsulite touche d’autres articulations, comme le pied, bien que cela soit plus rare.

La capsulite peut survenir sans événement déclencheur précis, mais elle reste toujours handicapante dans la vie quotidienne, en perturbant des gestes simples comme s’habiller ou porter un sac. Des problèmes peuvent persister à la suite d’une capsulite, notamment la raideur ou une limitation durable de la mobilité de l’articulation.

Symptômes caractéristiques de l’épaule gelée

L’épaule gelée se manifeste par des douleurs profondes, souvent mal localisées, qui s’intensifient la nuit ou lors de certains mouvements. Au début, la douleur est le principal symptôme, accompagnée d’une raideur de l’épaule qui s’installe progressivement. On observe également des difficultés à trouver une position confortable pour dormir, ce qui peut perturber le repos.

À mesure que la capsulite évolue, la douleur peut diminuer, mais la limitation de mouvement devient plus marquée, avec des restrictions importantes dans l’amplitude articulaire. Les mouvements les plus touchés sont l’élévation du bras, la rotation externe (comme lorsqu’on veut attacher son soutien-gorge ou prendre un objet derrière soi), l’abduction (écarter le bras sur le côté), et il devient fréquent d’éprouver une difficulté à réaliser des gestes simples du quotidien, comme se coiffer ou se brosser les cheveux. La douleur peut parfois s’étendre jusqu’à la main, rendant l’ensemble du membre supérieur inconfortable. La perte de mobilité de l’épaule est un enjeu central de la récupération, car elle peut être très invalidante, rendant les gestes du quotidien difficiles, voire impossibles. On note également une diminution du volume de la capsule articulaire, parfois associée à un gonflement de l’épaule, qui accentue la raideur et les difficultés fonctionnelles.

Le diagnostic de la capsulite rétractile

Le diagnostic repose principalement sur l’examen clinique et l’entretien avec le patient. Lors de l’examen clinique, le médecin procède à un interrogatoire détaillé, recueille les symptômes, réalise une palpation de l’épaule et évalue précisément la limitation des mouvements ou la présence de douleurs spécifiques. Un test clé consiste à comparer les mouvements actifs (ce que le patient peut faire seul) et passifs (mouvement assisté par le praticien) : tous deux sont réduits dans le cas d’une capsulite. 

 Il est important de noter que le système réflexe, notamment le système nerveux sympathique, peut être impliqué dans la limitation des mouvements, en réaction à la douleur ou à un traumatisme. L’imagerie médicale peut être utilisée pour confirmer le diagnostic ou éliminer d’autres pathologies, comme une rupture de la coiffe des rotateurs ou une arthrose. L’IRM permet de visualiser l’inflammation de la capsule, tandis que l’échographie peut révéler un épaississement des structures périarticulaires. Certains examens d’imagerie ou traitements diagnostiques peuvent entraîner des effets secondaires, d’où l’importance d’une surveillance médicale adaptée.

Traitement de l’épaule gelée : approche globale

Les traitements de la capsulite reposent sur une prise en charge globale, progressive et respectueuse de la douleur. Plusieurs options thérapeutiques existent : traitements médicamenteux, physiothérapie, infiltrations, voire intervention chirurgicale en cas d’échec des traitements conservateurs. L’objectif est triple : soulager la douleur, maintenir la mobilité, puis restaurer les amplitudes perdues. Le cours du traitement dépend du stade de la maladie et de l’évolution des symptômes.

Identifier correctement le type d’entorse est crucial pour déterminer un protocole de traitement efficace et éviter les complications à long terme, comme l’instabilité chronique. 

Dans les premières phases, des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires peuvent être prescrits pour atténuer la douleur. L’immobilisation complète est fortement déconseillée : au contraire, il faut continuer à bouger, même de manière limitée, afin d’éviter l’aggravation de la raideur. Les restrictions de mouvement imposées par la douleur et la perte de volume de la capsule articulaire constituent un problème majeur, limitant le degré de mobilité récupérable à chaque étape.

Identifier correctement le type d’entorse est crucial pour déterminer un protocole de traitement efficace et éviter les complications à long terme, comme l’instabilité chronique. 

La physiothérapie joue un rôle central tout au long des traitements. Les séances se déroulent généralement sur le lieu du cabinet de rééducation ou en centre spécialisé. Des exercices ciblés, des techniques manuelles douces et des adjuvants technologiques permettent d’accompagner chaque étape de la récupération, en s’adaptant au degré de mobilité atteint. En cas de persistance du problème malgré les traitements conservateurs, une intervention chirurgicale peut être envisagée. La suite du traitement inclut la gestion des séquelles éventuelles et l’adaptation du programme de rééducation pour limiter les risques de récidive.

Complications et risques associés à l’épaule gelée

Temps de guérison et arrêt de travail

La capsulite rétractile de l’épaule, ou épaule gelée, n’est pas une simple gêne passagère : elle peut entraîner des complications sérieuses si elle n’est pas prise en charge rapidement et efficacement. L’une des principales préoccupations est la perte durable de mobilité de l’épaule, qui peut persister même après la disparition des douleurs initiales. Cette restriction des mouvements limite l’autonomie du patient et peut rendre certains gestes du quotidien particulièrement difficiles, voire impossibles.

La raideur et la douleur, si elles deviennent chroniques, impactent fortement la qualité de vie. Beaucoup de patients rapportent des troubles du sommeil liés à l’inconfort nocturne, ce qui aggrave la fatigue et le stress au fil du temps. Par ailleurs, la capsulite peut favoriser l’apparition d’autres problèmes de santé, comme l’anxiété ou des troubles musculo-squelettiques secondaires, dus à la compensation par l’autre bras ou d’autres parties du corps.

Il est donc essentiel de ne pas négliger les premiers symptômes de raideur ou de douleur à l’épaule. Un diagnostic précoce et un traitement adapté permettent de limiter les risques de séquelles et d’éviter que la maladie ne s’installe durablement. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour préserver la mobilité de votre épaule et votre qualité de vie.

La guérison d’une capsulite rétractile de l’épaule demande du temps et de la patience. En moyenne, le processus de récupération s’étend sur 6 à 18 mois, selon la sévérité de la maladie, la rapidité du diagnostic et l’efficacité du traitement mis en place. Chaque patient évolue à son propre rythme, et il est important de respecter les étapes de la rééducation pour retrouver progressivement la mobilité de l’épaule sans aggraver la douleur.

Dans de nombreux cas, un arrêt de travail temporaire s’avère nécessaire, surtout si l’activité professionnelle implique des mouvements répétitifs ou des efforts sollicitant l’articulation de l’épaule. Cet arrêt permet au patient de se concentrer sur son traitement, de limiter les gestes douloureux et de suivre les séances de rééducation prescrites. Adapter ses activités quotidiennes, éviter les mouvements brusques ou les charges lourdes, et respecter les conseils médicaux sont des éléments clés pour favoriser une récupération optimale.

La capsulite rétractile de l’épaule impose donc une réorganisation temporaire du quotidien, mais une prise en charge globale et personnalisée permet, dans la grande majorité des cas, de retrouver une bonne qualité de vie et une mobilité satisfaisante.